Lettre venue d'ailleurs

La lettre reçue hier m'a beaucoup intéressé. Écrite, cela se devine, avec impartialité, prudence et tact, elle n'a pas manqué d'attirer mon attention. Voilà le genre de missives que j'aime recevoir : ne parlant pas pour ne rien dire, n'usant pas de circonlocutions et périphrases excessives...et cela me change un peu des lettres stéréotypées, ressassant presque toujours les mêmes vocables. Bref. Comment nous passons le temps ici — ou comment le temps nous passe : la canicule fait déjà son apparition, entraînant avec elle nonchalance et léthargie...

Et pour avoir une idée de la chaleur qui règne ici (et cela ne fait que commencer), prenez la canicule de nos étés berbères et ajoutez-y quelques degrés. Recette réalisable théoriquement. Cela est particulièrement dérangeant, surtout en ce mois d'abstinence (T'mara), où il faut attendre les 20 heures passées pour se permettre de se désaltérer.

Et la monotonie, et l'isochronie des paroles et des mouvements...

Maintenant je comprends mieux pourquoi on accorde à tout militaire un mois de congé et pourquoi on opte pour la saison estivale pour le lui attribuer.

Salut à tous et bon courage.

Abadla, été 1985.