Le projet de réintroduction du cerf de Berbérie (cervus elaphus barbarus) dans les massifs forestiers de l'Akfadou essentiellement constitués de chêne zen et de chêne liège, est mené depuis presque 20 ans par une équipe de spécialistes du centre cynégétique de Zéralda, composée de biologistes, zoologues, écologues et forestiers.
Il leur avait fallu 10 ans de travail en amont pour réfléchir, dessiner le projet, prendre des contacts au national comme à l'international, associer des acteurs d'horizons divers, pour enfin arriver à passer à la phase concrétisation. C'est vous dire combien tout travail de reconstruction quand la nature est abîmée demande temps, patience, conjugaison des efforts, énormément de moyens, pour être mené à bien en s'entourant de toutes les précautions possibles et imaginables et en se donnant le maximum de chances de parvenir à un résultat probant.
J'avais promis en 2010 de revenir sur le sujet ( Réintroduction du cerf de Berbérie dans l'Akfadou. ) et c'est ce que je vais tenter de faire aujourd'hui. Pour pouvoir le faire, j'ai dû aller par-ci, par-là, sur le net afin de glaner quelques renseignements. J'ai aussi dû recouper certaines informations récupérées sur des articles parus dans les quotidiens nationaux durant ces dernières années.
Le projet de réintroduction du cerf de Berbérie dans cette arrière cour du Djurdjura que sont les forêts d'Akfadou a consisté dans une première phase en un pré-lâchage, en 2005, d'un troupeau constitué d'un cerf, d'un daguet, d'une biche, d'une bichette et d'un faon.
Le cerf de Berbérie qui est une espèce endémique, donc en voie d'extinction, a été réintroduit parce qu'on a jugé que toutes le conditions étaient réunies pour qu'il se multiplie à nouveau dans des conditions naturelles et se réapproprier ainsi une aire d'où il avait disparu depuis près d'un siècle. Les initiateurs du projet espèrent qu'un jour l'espèce proliférera tellement, qu'elle sera autorisée à être chassée de façon réglementaire. En tout cas, c'est là un autre des objectifs de ce projet et c'est un autre sujet.
Dans un premier temps, le travail a consisté à assurer la reproduction de l'espèce en vase clos, dans une enceinte clôturée et protégée, avant d'organiser des lâchers en 2005 et 2006. Selon l'un des techniciens du centre, il ne leur a pas fallu guère très longtemps pour s'adapter à leurs nouvelles conditions de vie et retrouver un comportement naturel, à tel point que, les années d'après, de 2006 à 2008, consacreront 5 nouvelles naissances, venues s'ajouter au groupe.
2009 est l'année du projet dans sa troisième phase: lâcher de plus de 10 femelles en âge de se reproduire. Nous devons savoir que le cerf n'a qu'une seule portée par an qui donne, si tout va bien, dans le meilleur des cas, une seule naissance. 2 autres naissances sont enregistrées en 2009, conférant au troupeau une nature de plus en plus sauvage, gage de la réussite du projet.
Rappelons à l'occasion, que cet animal classé par l'union mondiale pour la nature (UMPN), est protégé par les lois du pays et qu'il est formellement interdit de le chasser pour le moment.
Les populations locales, ont, en ce qui les concerne, un rôle primordial à tenir en protégeant tout bonnement l'habitat du cerf de Berbérie. Préserver les chênaies de toute destruction, ne pas trop défricher à la lisière des bois, protéger les sous-bois d'une exploitation effrénée et incontrôlée, ne pas polluer les cours d'eau et les retenues..., sont les conditions indispensables à la survie de l'espèce dont le nombre demeure insignifiant, donc fragile par définition. Et puis comment dire merci, mille fois merci, à tous ces techniciens cynégétique qui se relaient avec abnégation, conviction et dévouement au chevet de cette espèce, depuis 20 ans maintenant, sinon en les aidant à ce que le projet aboutisse et réussisse? Ils le méritent largement, et ça sera leur récompense.
Sites consultés : forestiersalgeriens.net, biodalgerie.populs.ch, algerie360.com, djazairess.com
- La forêt d'Akfadou menacée : link