Le barrage vert : une occasion ratée?

L'Algérie a été un pays en avance sur son époque en matière de projets environnementaux, même si le plus souvent ils sont restés à l'état d'idées généreuses, sans réelle concrétisation sur le terrain. Le barrage vert dont on a énormément parlé depuis les années 70 en est un parfait exemple.

Il est vrai que l'Algérie, depuis les années 1970, a pris conscience des enjeux environnementaux, ambitieux, comme le barrage vert. Ce projet avait pour objectif de lutter contre la désertification, de protéger les sols et de restaurer des écosystèmes en plantant des arbres sur une large bande de terrain. Un projet de grande envergure, mais qui, en réalité, n’a jamais été entièrement mené à bien. Il reste effectivement souvent cité comme un exemple de bonnes intentions non menées à leurs termes.

Le barrage vert, qui s’étend de l'est à l'ouest du pays, visait à créer une barrière naturelle pour stopper l’avancée du désert du Sahara vers le nord du pays. Cependant, plusieurs obstacles ont freiné sa réalisation complète et son succès : des problèmes de gestion, des choix techniques inadaptés, des moyens insuffisants, ainsi qu'une absence de suivi sur le long terme.

La question du financement et de la politique environnementale a également joué un rôle crucial. Pendant plusieurs années, l’Algérie a concentré ses efforts sur d’autres priorités économiques et sociales, reléguant ainsi les projets environnementaux à l’arrière-plan.

Cela n’empêche pas l’Algérie d’avoir entamé d’autres initiatives et des politiques de reforestation. Dans le sud du pays, une large partie du désert a été restaurée par des plantations ces dernières années. Toutefois, le manque de continuité et de cohérence dans la mise en œuvre de ces projets, souvent limités à des actions ponctuelles, constitue encore un frein majeur à une réelle avancée sur la question environnementale.

Ce "gâchis", si on peut le qualifier de la sorte, réside dans cette déconnexion entre les ambitions écologiques et leur réalisation effective. Il faudrait une vision claire et à long terme, accompagnée d’une volonté politique forte, pour que ces projets ne restent pas de simples "vœux pieux". L'Algérie a encore beaucoup à faire pour rattraper le retard en matière de gestion durable des ressources naturelles, de lutte contre la désertification et d'adaptation au changement climatique. Mais il n’est jamais trop tard pour repenser ces initiatives et les concrétiser de manière efficace, surtout face aux défis environnementaux actuels.