Trois calamités polluent l'environnement et pourrissent la vie des citoyens des Ouadhias, depuis maintenant bien des années.
La première sur laquelle nous ne nous attarderons pas longtemps puisque nous en avons déjà traité le sujet, d'une façon générale, ici même, est la grande décharge communale dominant la ville. Située à Amalu Uffequs, elle n'est pas sans conséquences - directes et indirectes- sur la santé publique en portant gravement atteinte à la chaîne alimentaire, en polluant les nappes phréatiques et non des moindres, puisque le plus important forage hydraulique qui alimente la ville de Ouadhias est situé en son aval ainsi que le grand barrage de Taksebt.
À la décharge des élus, sans jeu de mots aucun, je dois reconnaître que le sujet est des plus délicats, vu l'inexistence d'assiette foncière prête à accueillir un centre d'enfouissement et de traitement et ce, qu'elle relève du domaine public ou privé. ( de ce point de vue, la commune est vraiment à l'étroit, hypothéquant ainsi toute perspective de développement à venir). Donc, l'engagement pour résoudre cette in-équation devrait être, bien plus qu'une histoire de courage ou d'un volontarisme quelconque, un acte collectif et transparent à travers un débat et une consultation de tous les résidents.
La seconde calamité de ce mauvais film qui dure est le ruisseau qui longe la ville de bout en bout. Tout s'y déverse. Y compris les huiles automobiles et autres produits hautement toxiques qui affluent des nombreux garages d'entretien mécanique et des stations de lavage dont l'activité n'est pas encore réglementée selon les normes actuelles.
Ce ne sont pas seulement les riverains qui en pâtissent le plus. Les effluves nauséabondes et incommodantes, la transmission de toutes sortes de microbes et de germes dont les moustiques et les rats sont les vecteurs, ne connaissent aucune limite ni barrière naturelle qui les empêcherait de proliférer.
Depuis maintenant des années, l'on nous parle d'un projet d'assainissement définitif de ce long égout à ciel ouvert aux relents d'apocalypse, sous la forme d'un projet "d'ovoïde" qui viendrait fermer pour toujours la purulente plaie. Mais, hélas, nous ne voyons rien venir.
L'avantage de ce type de projet, s'il venait à se réaliser, permettrait d'en faire dans le futur, l'artère principale de la cité en déplaçant son centre d'activité économique et commerciale avec l'ouverture d'une large avenue qui irait du lieu-dit Tiqentart jusqu'à la sortie de la ville (CAPCS).
Last but not least, la troisième calamité qui à elle seule pourrait résoudre la moitié des problèmes: l'incivisme érigé en valeur citoyenne. Pour ne pas rester en reste -loin de toute jonglerie sémantique de notre part- dans chaque quartier, les habitants s'amusent à créer de petites décharges anarchiques dans l'indifférence générale, à jeter n'importe quoi n'importe où.
Conséquence: la propreté dans les rues et les paysages alentour, qui sont pourtant magnifiques, en prend un sacré coup. Et ne s'indignent ni les passants, ni les commerçants et encore moins les autorités car tout ce beau monde a l'air de s'en accommoder tant bien que mal.
Après tout, ça fait déjà un bon moment que ce décor est planté, mais jusqu'à quand cela va-t-il durer?
Photos de la décharge et des fumerolles des Ouadhias