Depuis un certain temps déjà, la terre n'appartient plus exclusivement aux cultivateurs. Nous en sommes parfaitement conscients. Autrefois, les paysans entretenaient la terre avec amour et respect, conscients de leur dépendance à son égard. C'était une question de bon sens, plutôt qu'une question d'éducation. De nos jours, la terre est exploitée de manière abusive, comme si l'on abusait des forces d'un esclave : jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la dernière ressource. Les cultivateurs ne prennent plus la peine de la nourrir, ne lui redonnant même pas le dixième de ce qu'elle leur offre. Ils ne la laissent pas se reposer et ne la fertilisent plus, se fiant à la chimie pour tirer le meilleur d'elle, même si cette approche peut être préjudiciable à long terme. On va jusqu'à cultiver des pastèques et des céréales en plein désert. Jusqu'à quand ?
L'écologie ne doit pas être confinée à la sphère politique, où elle est souvent réduite à un instrument de propagande. Trop souvent, les politiciens utilisent l'écologie pour servir leurs intérêts politiques, dénaturant ainsi son essence même et décourageant toute véritable prise de conscience environnementale chez les citoyens. Ils sacrifient leurs idéaux pour le pouvoir, détournant ainsi l'attention de l'urgence écologique.
Alors, à qui revient l'écologie ? La réponse est simple : elle nous appartient à tous, vous et moi. Elle appartient à chaque citoyen, qu'il soit membre d'une association ou non, préoccupé par son environnement quotidien, la qualité de son alimentation, l'air qu'il respire, la déforestation qui menace son habitat, les rivières qu'il ne peut plus fréquenter, les côtes de plus en plus sales, et bien plus encore.
Ce sont les individus ordinaires, dépourvus d'ambitions personnelles, qui ont le pouvoir de mener les combats nécessaires aujourd'hui, malgré leur ampleur et leur difficulté, pour enrayer ce mouvement destructeur, en apparence irréversible. Car des alternatives existent, à condition de les chercher et de les mettre en oeuvre.