Dépendants de l’électricité, vulnérables par nature ?

La gigantesque panne d’électricité survenue récemment dans la péninsule Ibérique, qui a touché même les îles du sud de la Bretagne, et dont les causes exactes demeurent encore floues, a brutalement mis en lumière la vulnérabilité de nos sociétés modernes. Cet incident n’est pas anodin : il révèle à quel point l’homme contemporain, totalement dépendant de l’énergie électrique, peut être désarmé face à un simple dysfonctionnement du réseau. Sans électricité, c’est tout un pan de notre quotidien qui s’effondre : communications, transports, santé, alimentation, sécurité… L’image d’une société soudainement paralysée et plongée dans le chaos devient alors tristement tangible.

Cette fragilité devrait nous interpeller et nous pousser à repenser nos modèles énergétiques. Il devient urgent de se tourner vers des solutions durables, décentralisées et résilientes, capables de faire face à ces interruptions qui, selon toute vraisemblance, se multiplieront dans les années à venir à l’échelle mondiale en raison de la surcharge des réseaux, des sabotages potentiels, ou encore des dérèglements climatiques.

Dans le contexte algérien, cette problématique doit être prise très au sérieux. Il serait pertinent d’envisager la mise en place d’un plan national visant à garantir l’autonomie énergétique de certaines infrastructures stratégiques. Les hôpitaux, les casernes militaires, les unités de la protection civile, les établissements scolaires, les ports, les aéroports, les usines agroalimentaires, les réseau de distribution d'eau et de carburant, et les entrepôts de stockage de denrées alimentaires devraient figurer en tête des priorités.

Pour assurer leur autonomie, le recours aux énergies renouvelables telles que les panneaux solaires et l’éolien semble non seulement judicieux, mais également réaliste compte tenu du fort ensoleillement et du potentiel éolien de l’Algérie. Ces solutions pourraient non seulement garantir la continuité des services essentiels en cas de coupure générale, mais également contribuer à la transition énergétique du pays, à la réduction de sa dépendance aux énergies fossiles, et à la création d’une économie plus verte et plus résiliente.