Le feu, cette année, a attendu les derniers jours d'été pour faire des siennes. Avant même que nous disions : " ouf, la saison sera sauve!". Que ne le voilà t-il pas revenir à la charge pour s'attaquer à , entre autres, Aït Aïssa Mimoune, Bouzeguene, Draâ El-Mizan et à Sidi Ali Bounab près d’Aït Yahia Moussa. Un été sans feu? Il est permis de rêver. Pourtant ça reste...possible. Nous devons seulement faire l'effort pour avoir une idée juste de ce que nous possédons comme forêts et imaginer toutes les conséquences que nous ne manquerions pas de subir si elles venaient à disparaître.
Mais dans le ciel de Kabylie -et peut-être d'ailleurs en Algérie-, les couleurs ne sont pas toujours grises et sombres: ici et là des initiatives sont prises pour faire revivre des rendez-vous ancestraux d'avec la nature, pour entonner des hymnes d'espoir en hommage à tous ses bienfaits dont elle ne manque pas de nous couvrir. Ici et là, les gens prennent conscience, de plus en plus, de la nécessité vitale de mettre en valeur notre patrimoine, tout notre patrimoine.
Nous avons vu des associations s'organiser autour de sites archéologiques qu'on croyait oubliés et réhabiliter ainsi des villages et ruines abandonnés, pour fêter la saison de la figue, de la figue de barbarie ou de la cerise, dédier un cérémonial au rituel de Tiregwa chez les Aït-Ouabane, mettre en place un marché de la femme dans la même bourgade, créer un festival du tourisme en montagne à Iferhounène, consacrer définitivement les rencontres d'Azrou n'Thor dont l'origine se perd dans nos origines païennes,etc etc
En résumé, nous observons depuis peu une dynamique positive, malgré toutes les difficultés, qui nous laisse penser que demain ne sera que plus beau. Et c'est des cendres de nos forêts qui n'arrêtent pas de se consumer que renaîtra finalement l'espoir de nos lendemains enchanteurs.