Pendant le mois de Ramadan, les musulmans observent un jeûne du lever au coucher du soleil, renonçant ainsi au repas de midi et au goûter de l'après-midi. On pourrait logiquement penser que leur budget alimentaire serait réduit de moitié, mais c'est tout le contraire qui se produit : les dépenses alimentaires sont multipliées par dix. Quel paradoxe ! Avant d'aller plus loin, rappelons tout de même que ce mois est censé être un mois de piété et de spiritualité où l'individu se consacre exclusivement à sa relation avec son Créateur, oubliant les plaisirs terrestres de la nourriture.
D'aussi loin que je me souvienne, durant ce mois de piété, et c'est une constante, les prix des produits de consommation courante, des fruits, des légumes et de la viande augmentent systématiquement à l'approche de ce mois sacré chez les musulmans. Certains qualifient alors les commerçants de profiteurs, sans foi ni loi, sans cœur, sans que personne, surtout pas les autorités chargées de ce domaine, ne prenne la peine d'expliquer que cette hausse exponentielle des prix est simplement due à la loi classique de l'offre et de la demande. Qu'en est-il réellement ? La demande pendant le mois de Ramadan explose alors que les quantités disponibles demeurent les mêmes. L'État et les acteurs économiques, qu'ils soient industriels, artisans, producteurs ou commerçants, malgré toute leur bonne volonté, sont totalement dépassés par cette situation.
Que faire alors ? À notre avis, il faudrait agir sur trois leviers.
- 1- Faire l'effort de réduire notre consommation de nourriture pendant ce mois de jeûne en lui redonnant son véritable sens religieux.
- 2- Augmenter l'offre en écoulant les surplus de production accumulés durant l'année. Il faudrait envisager une stratégie en ce sens, comme la construction de capacités de stockage ou la mise en place de réseaux de distribution plus efficaces.
- 3- Révolutionner notre modèle et nos habitudes de consommation grâce à une communication permanente visant à réduire le gaspillage, à diminuer notre consommation de pain, de sucre et de lait, à maîtriser les prix, à limiter les importations superflues et à réaliser des économies.