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La région méditerranéenne est un espace riche en diversité écologique et physique, ce qui confère à sa biodiversité une grande valeur patrimoniale mondiale. La forêt méditerranéenne du Maghreb, notamment dominée par les conifères comme le cèdre de l'Atlas, abrite une biodiversité importante, y compris pour les lichens. Ceux-ci, bien que représentant une petite part de la biomasse, sont particulièrement divers dans les forêts naturelles ou peu polluées, qui offrent des habitats uniques pour les lichens épiphytes.
En Algérie, peu de travaux ont abordé la végétation lichénique, mais des inventaires récents ont enrichi les connaissances sur cette faune, notamment dans le Parc national du Djurdjura (PND). Ce dernier, une réserve de la biosphère, abrite environ 52 espèces de lichens, dont la découverte d’Amygdalaria tellensis en 1987 n’a pas été suivie d’autres publications sur la biodiversité lichénique de la région.
- Le Site :
Le Parc National du Djurdjura (PND) se situe au nord de l'Algérie, dans la région de la Grande Kabylie, à environ 140 km au sud-est d'Alger et 50 km de la mer Méditerranée. Il s'étend sur 18 550 ha et couvre une partie des wilayas de TiziOuzou et Bouira. Ce parc, reconnu pour sa biodiversité, a été désigné comme parc national en 1983 et inscrit comme réserve de biosphère par l'UNESCO en 1997. Il occupe la région centrale du Tellien et se divise en cinq secteurs, dont celui de Tikjda, qui fait l'objet de cette étude.
Tikjda bénéficie d'un climat humide et frais, influencé par des vents chauds et de la neige durant l'hiver. La région connaît une période de sécheresse de quatre mois (juin à septembre) et une pluviométrie moyenne de 719,7 mm par an. Cinq stations ont été prospectées, chacune ayant des caractéristiques spécifiques, incluant des altitudes, des types de végétation, et des orientations géographiques différentes, allant de forêts de cèdres de l'Atlas à des roches calcaires.
- La Méthodologie :
Sur le terrain, les lichens sont d'abord repérés afin de sélectionner ceux dont le thalle est bien développé, propre et présente des fructifications typiques. Les lichens foliacés et terricoles sont récoltés à la main, tandis que pour les lichens corticoles, un couteau est utilisé pour couper délicatement un morceau d'écorce. Pour les lichens saxicoles, un marteau et un burin servent à prélever un morceau de roche. Les spécimens collectés sont ensuite emballés individuellement dans du papier absorbant et placés dans des boîtes en plastique, sur lesquelles sont notées la date, le site, la station et le support.
L’identification des lichens se fait d'abord sur le terrain, puis est confirmée en laboratoire, à l'aide d'une loupe binoculaire et des réactions thallines. Parfois, des coupes transversales des thalles sont réalisées pour être observées au microscope optique (grossissement X100 et X400).
- Les Résultats :
Les résultats concernant la flore lichénique du Parc national de Djurdjura, secteur de Tikjda, sont présentés selon le type de support (corticoles, saxicoles ou terricoles), la physionomie (type de thalle : foliacé, crustacé, etc.) et la classification systématique (ordres, familles et genres). Sur le terrain, certaines déterminations ont été vérifiées au laboratoire, ce qui a permis d'identifier un total de 70 espèces.
Du fait de la variation du paysage de la région de Tikjda entre forêts, principalement de cèdres et falaises de roche calcaire, il a été noté une prédominance des lichens saxicoles (30 taxons), suivis des lichens corticoles (28 taxons). Le massif âgé de Tikjda nous a montré des taxons intéressants tels que Pseudevernia furfuracea une espèce fruticueuse très abondante, dont la présence est favorisée par le bois de conifères montagnards (vieux cèdres de Tikjda). Il a été observé également Squamarina concrescens subsp. concrescens espèce peu commune trouvée dans la réserve de Pin noir (Tigounatine). Un nouveau taxon pour la flore lichénique algérienne en l'occurrence Leptogium cyanescens (Rabenh.) Körb., 1855, a été signalé. Il a été rapporté aussi la présence de populations bien adaptées mais limités à quelques rares thalles de plus d'une dizaine de centimètres de long mais, tel est le cas de Bryoria fuscescens.
Avec l'aimable autorisation de l'autrice.
Extrait et résumé à partir de l'étude parue au Bulletin de la Société Royale des Sciences de Liège, Vol. : 90, articles, 2021, p. 189 - 212 (voir lien ci-dessous)
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