Plus que ressource précieuse et indispensable, l'eau est aussi un sujet sensible à aborder que ce soit lors des conférences internationales, dans le cadre des politiques publiques ou tout simplement lors des discussions entre villageois. Si l'année 2013 est choisie pour être celle de l'année internationale pour la coopération dans le domaine de l'eau, c'est que l'avenir est annonciateur de vraies incertitudes. Ceci pour la simple raison que si les besoins en eau des populations vont en augmentant, et de plus belle, les quantités disponibles, quant à elles, sont toujours les mêmes, y compris s'il reste une marge de manoeuvre assez importante quant à son captage et son stockage ( on peut encore augmenter les réserves mondiales ). Malgré cela, les déséquilibres entre le Nord et le Sud, entre les riches et les pauvres, est criard. Et le gaspillage est à la mesure du fossé qui n'a cessé de se creuser depuis ces 20 dernières années. Il convient donc de s'attaquer, partout dans le monde, à ce fléau en priorité, avant tout autre programme. Les mentalités doivent vite évoluer pour ne plus avoir à considérer que l'eau, richesse naturelle, est un acquis indéniable.
Beaucoup de foyers de tensions de par le monde existent. Les guerres de l'eau sont donc latentes et bel et bien là, sur tous les continents ( en Europe et en Amérique du Nord, son abondance recule l'échéance de tout conflit ). Il suffirait d'une étincelle pour rallumer des poudrières qui ne demandent qu'à exploser à tout moment. Le Moyen Orient, autour du Jourdain, de l'Euphrate et du Tigre est une région à surveiller de près. Mais pas uniquement. Les pays du Nil sont dans les mêmes disponibilités et la problématique se posera pour les pays de la chaîne Himalayenne, de l'Amazonie, de l'Afrique australe et sahélienne et de l'Afrique en général.
Le seul instrument plus ou moins efficace pour parer aux difficultés présentes et à venir est une coopération internationale dont le but sera de prévenir et de résorber tous les conflits. Le moyen d'y parvenir reste une répartition juste et proportionnelle aux besoins de chaque partie. Non que l'eau sera disponible tout le temps pour tout le monde, mais juste que tout un chacun aura sa part, selon ses vrais besoins, dans un sentiment de justice partagé.
Cette coopération qui est indispensable entre nations, est tout aussi valable à l'intérieur de chacun des pays, entre acteurs publics, acteurs sociaux et citoyens d'une part, et entre citoyens eux-mêmes d'autres part. Ce n'est que par le dialogue et la concertation que nous parviendrons à des relations apaisées autour de cette problématique. Nous y reviendrons encore.