En Kabylie, même si l'eau était abondante, du moins jusqu'à ces dernières années, nous sommes une région sevrée de plans d'eau. Lacs, étangs et mares sont pratiquement inexistants. Pourtant, nous en rêvons constamment.
Quelle est justement la différence entre une mare, un étang et un lac? Elle se situe uniquement au niveau de leur taille : Le lac est plus profond et plus grand qu'un étang, quand la mare est une réserve d'eau de petite dimension, envahie par les herbes. Leur point commun, c'est que tous les trois renferment des eaux dormantes.
Quant à la rivière, habitée par une eau courante, son nom change au fur et à mesure de son parcours. Elle est d'abord source, ruisseau, puis torrent de montagne. Elle est ensuite rivière aux eaux calmes serpentant à travers les vallées, avant de se jeter dans un fleuve qui finit dans la mer.
Tous les cours et tous les plans d'eau sont ceinturés par de la végétation qui n'est pas sans intérêt pour l'équilibre des milieux naturels. Dans les prairies humides, peupliers, aulnes et saules maintiennent les bords de rivière par les racines. Les roseaux et les iris s'enracinent dans les fonds, et, des fonds marécageux, poussent et remontent vers la surface de l'eau, des plantes aquatiques: nénuphars et autres lentilles d'eau.
À regarder de près, une multitude d'insectes vivotent autour des plans d'eau. Certains sont skieurs, d'autres marchent (oh, miracle!) sur l'eau, et d'autres encore tournoient comme des hélicoptères. La majorité d'entre-eux sont carnivores. Quelques autres, comme les limnées, ressemblant à des escargots, sont des éboueurs d'étangs et les éphémères, étranges créatures à la forme de libellules, ne vivent que quelques heures...
Dans les rivières et les lacs, vivent aussi des poissons d'eau douce qui ne sont pas tous les mêmes : si la truite et le brochet vivent dans des eaux fraîches et sont carnivores, les tranches et les gardons, qui n'existent pas dans nos eaux, à moins d'être introduits, sont herbivores. Les anguilles, quant à elles, se sentent bien dans nos eaux chaudes et aiment onduler dans la vase, au fond des rivières.
Les rivières, justement, nous en possédons beaucoup en Kabylie, mais leur état, du fait d'un "je-m'en-foutisme" qui ne dit pas son nom, est lamentable. Pourtant il suffit de peu pour y remédier. Et nous devons y remédier avant qu'il ne soit trop tard pendant qu'il est encore temps.
Les retenues collinaires aussi sont d'importance. Rien que dans la plaine qui va d'Agouni-Gueghrane à Aït-Toudert, on en dénombre cinq (5) sur une distance de 10 km. Conçues à l'origine vers la fin des années 80 début des années 90 pour encourager la mise en valeur de terres agricoles à l'abandon parce que enclavées, elles sont réparties tout autour et à la périphérie immédiate du Djurdjura. Aujourd'hui, elles profitent grandement au maintien de la richesse faunesque des lieux comme elles contribuent à créer et installer des îlots verdoyants dans la rudesse des paysages estivaux.