Il est chimiste, spécialiste en qualité de l'eau, ami et parent en même temps. Il m'a laissé finir la série d'articles consacrés à l'eau dans le Djurdjura pour m'interpeller et donner sa vision sur le sujet, en ces termes:
1- Dans certaines régions de Kabylie, le seuil critique a bel et bien été atteint en matière de pollution de l'eau.
2- C'est bien beau de construire des stations d'épuration aux coûts faramineux et difficiles d'entretien, mais nous devons savoir que ces dernières ne sont pas une panacée au problème de pollution, loin s'en faut. La question qu'on devrait se poser, se trouve en amont, c'est à dire de ce que nous faisons de nos eaux usées. Est-ce une solution que de les mettre en totalité dans les égouts?
En effet, a-t-il ajouté, nous constatons que les eaux d'origines différentes aboutissent toutes dans nos oueds et ruisseaux, traitées, quand elles le sont, de la même manière; qu'elles soient "noires", issues des toilettes, chargées en azote, phosphore, matières organiques et agents pathogènes fécaux, ou qu'elles soient "grises", issues des cuisines et douches et moins polluantes ( trois fois moins de matière organique, d'azote et pratiquement aucun résidu d'agents fécaux).
Ces deux eaux qui sont collectées par le réseau d'égouts, s'écoulent, dans le cas du Djurdjura, directement dans les rivières et s'en vont emplir les barrages. Quel serait le rôle mais surtout l'efficacité d'une station de traitement dans pareille situation? S'il est vrai que les dites stations retiennent plus ou moins la matière organique, en revanche, elles laissent passer une trop grande partie du phosphore, la totalité de l'azote ainsi que les polluants solubles et les agents pathogènes les plus fins comme les bactéries et autres virus. Et les cours d'eau, contrairement à ce qu'on dit, n'ont pas la capacité de purification naturelle qu'on leur prête - du moins sont-elles limitées- et ne peuvent par conséquent, que diluer et déplacer plus loin les polluants.
Par contre, les sols ont une capacité de purification beaucoup plus importante que celle de l'eau. Donc, au lieu de conjecturer sur les meilleurs moyens de dépolluer les rivières que nous polluons nous-mêmes autour des villages Kabyles, évitons tout simplement de trop les contaminer.
Comment? En séparant les eaux que nous utilisons au quotidien par une adoption de toilettes, dites sèches (link) qui constituent une véritable alternative au tout à l'égout. Rassurez-vous, il ne s'agit nullement d'un retour au moyen âge, mais le tout à l'égout, s'il offre une certaine commodité - il suffit de tirer la chasse d'eau et l'affaire est conclue- il est en tout cas dans nos villages et petites villes injustifié, et ne constitue aucunement une solution.
Le tout à l'égout, une solution?
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