Photo : archives ( Moh-Amrane Yaker et quelques amis du Monta-Club à leurs débuts).
Au Monta-Club de Ouadhias, Yaker Mohd-Amrane a fait ses premiers pas en tant que passionné du Djurdjura dans les années quatre-vingt. Sportif, amateur de photographie et amoureux de la nature, Mohd-Amrane ne pouvait que se retrouver pleinement dans son élément à travers cette aventure humaine qui a duré près de 10 ans. Ce fut un défi, étant donné les mentalités conservatrices et le manque de moyens de l'époque. Bien qu'il n'était pas seul, les hommes sont faits pour se rencontrer, se séparer, puis se retrouver à nouveau, car seule leur œuvre compte et seule cette dernière peut témoigner de la grandeur de leur âme. Oui, les hommes passent et trépassent, mais leur œuvre demeure. Elle leur survit.
Avec la fin des activités du Monta Club, survenue au moment où l'Algérie commençait à connaître sa longue nuit terroriste avec l'embrasement de ses maquis, Mohd-Amrane se rabat sur la pratique du Judo au sein du Judoka Club du Djurdjura domicilié dans la ville des Ouadhias. Là, il a connu avec d'autres pratiquants des moments de grande joie et les honneurs de la consécration liés à la compétition.
Ces derniers mois, à notre grand bonheur, il a mis en place le club Delta pour permettre aux plus jeunes l'apprentissage de l'ascension et de l'escalade sur les flancs abrupts de nos montagnes. C'est sa façon de transmettre l'héritage après des années passées à se former et à observer. Nous saluons son action qui, nous le précisons, est un gage de continuité et de durabilité. Il est dit quelque part que notre ami et concitoyen n'aura pas vécu pour rien.
Nous avons aussi appris que de son long et riche parcours, de sa passion dévorante pour le Djurdjura, est né sous sa plume un opuscule, publié par l'APW de Tizi-Ouzou, véritable cri du cœur pour la sauvegarde de nos chères montagnes et de leur milieu naturel.
Vivement que dans chaque village du Djurdjura existe un Mohd-Amrane Yaker ! Nos montagnes ne s'en porteraient que mieux.
Nous ne le dirons jamais assez : le regroupement désintéressé des citoyens dans des organisations associatives, leur engagement pour de nobles causes, sont les conditions au fonctionnement de toute société qui se veut civilisée. La vie associative est une richesse aussi bien pour la société que pour les individus. Elle permet l'épanouissement, elle permet de donner et elle permet de recevoir.
Les uns apportent des moyens ou des connaissances tandis que d'autres reçoivent et apprennent. Ainsi est le monde, fait d'individus hétérogènes mais complémentaires, capables de sociabilité, capables d'élever des chantiers ensemble et d'élargir les horizons.