Peut-on parler d'environnement à une époque où la démocratie (les libertés), l'éducation, le manque de travail rémunéré, le logement et la crise économique sont au cœur des préoccupations citoyennes ? Disons-le tout de suite, cette question taraude notre esprit quotidiennement et s'impose à nous.
D'emblée, nous répondrons oui. La recherche de meilleures conditions socio-économiques et la volonté de participer pleinement à la vie politique ne s'opposent pas à la réflexion et à l'implication dans la préservation de notre environnement. Ces deux facettes de la société ne sont pas antinomiques. Il est préférable de parler de développement durable plutôt que de se lamenter sur sa condition de sous-développé.
Est-ce un luxe ? Est-ce indécent de continuer à défendre la nature et les animaux alors que beaucoup d'entre nous peinent à nourrir leur famille, manquent d'eau courante, n'ont pas accès à des soins de santé élémentaires, et sont privés de vie culturelle ?
Eh bien non. Même au fond du puits, l'homme, avec toute son intelligence, doit penser à sauver son âme et sa dignité. Il ne revient pas aux autres êtres vivants, animaux et plantes, de payer pour notre incurie et notre manque de vision.
L'écologie, loin de nous détourner des vrais problèmes, peut nous aider à les poser correctement, calmement et sereinement. La revendication d'un meilleur niveau de vie va de pair avec la défense de l'écologie. Prendre en charge cette dernière est une condition sine qua non pour évoluer vers une meilleure qualité de vie, un objectif commun auquel nous aspirons tous.
L'écologie est déjà au centre de toutes les politiques : choix économiques, modes de vie, systèmes de production, gestion des ressources naturelles et orientation scolaire. Ce sont autant de chantiers que nous devons ouvrir en tant que société civilisée dans les prochaines années, indépendamment de tout contexte politique national.
Durant notre voyage terrestre, de la naissance à la mort, nous devons garder à l'esprit la nécessité de vivre dans un environnement sain. Il ne s'agit pas d'efforts surhumains, mais simplement de respecter des règles de vie en société.
Il y a quelques jours, je me suis amusé à calculer mon empreinte écologique sur le site du WWF. Quelle surprise ! Moi qui croyais faire partie de ceux qui vivaient de manière économe, j'ai été déconcerté ! Jugez-en par vous-même :
Après avoir introduit toutes les informations demandées par le logiciel sur notre mode de vie familial, notre consommation, etc., le verdict est tombé sans équivoque, accompagné d'un commentaire : 3,6 hectares est mon empreinte écologique ! Si tout le monde vivait comme moi, il nous faudrait deux planètes pour subvenir à nos besoins.
À titre de comparaison, l'empreinte moyenne d'un citoyen français est de 5 hectares, celle d'un Allemand de 5,1 hectares, tandis que celle d'un Africain ne dépasse pas 1,4 hectare.
L'empreinte écologique "soutenable", à laquelle nous devrions tous nous rapprocher pour vivre en harmonie avec les ressources de la Terre, est de 1,8 hectare.
Me voilà donc dans la situation de l'arroseur arrosé. Comment réduire mon empreinte écologique, moi qui consomme et gaspille deux fois plus que ce que la nature ne m'accorde ? C'est un étrange dilemme, car je me considère comme quelqu'un de modéré en toute chose. Le logiciel propose de m'aider à prendre des engagements susceptibles de réduire mon empreinte écologique. Mais saurai-je les tenir ? Toute la question est là.