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Le site algérien de l'écologie humaine


Urbanisation et ceinture verte

Publié par Rachid n'Ait Kaci sur 12 Juin 2025, 17:31pm

Catégories : #Action, #Communication, #Flore, #Réflexion

Mettre un terme à l'extension infinie de nos villes représente un défi majeur pour l'avenir. Ce défi est devenu un impératif à l'échelle mondiale. L'habitat individuel devra progressivement céder la place à l'habitat collectif, qu'il sera nécessaire de réinventer afin de le rendre plus confortable et esthétique. Dans cet article, cependant, nous nous concentrerons sur la situation en Algérie.

Dans notre pays, le cas de la Mitidja, située dans l'arrière-pays algérois, est particulièrement représentatif. Cette région, riche d’histoire, fertile et bénéficiant d’un climat tempéré, a, pendant des siècles (contrairement à ce que l’on lit souvent, sa mise en valeur ne date pas de la colonisation française), fourni des légumes et des fruits en abondance aux Algériens. Depuis l'indépendance du pays, cependant, la pression démographique et l'exode rural ont considérablement réduit sa superficie, face à l'avancée du béton et à l’expansion anarchique des villages et des villes dans toutes les directions. Toutefois, ce constat ne se limite pas à la Mitidja ; il s'applique quasiment partout en Algérie.

Aujourd’hui que la crise du logement est moins aiguë et soit parvenue à des proportions plus gérables, il est désormais possible d’évaluer calmement la situation, de rectifier nos erreurs là où cela reste possible et de prendre des mesures nécessaires pour l’avenir de nos terres agricoles, ainsi que des espaces naturels, qui abritent la faune et la flore sauvages. Cela permettrait également de redéployer notre population de manière stratégique en occupant notre vaste territoire, en créant de la vie et des activités là où il n’y en a pas. Occuper l’espace, c’est en effet le sécuriser intelligemment. À cet effet, nous proposons deux axes de travail :

Dans le Nord

  1. Interdire définitivement toute nouvelle construction dans le nord de l'Algérie et encourager, y compris par des financements publics, la réhabilitation des milliers de maisons abandonnées dans nos villes et villages. Il sera essentiel de veiller au respect des normes concernant les matériaux utilisés, la sécurité, l'isolation, les économies d’énergie, ainsi que la gestion de l’eau (production, utilisation, réutilisation). La même approche doit être appliquée pour la rénovation des immeubles HLM et des bâtiments collectifs.

  2. Interdire toute coupe d’arbres et tout déboisement, y compris dans les jardins privés, sauf autorisation des services compétents.

  3. Interdire la construction de piscines individuelles et procéder à la démolition des piscines existantes.

  4. Promouvoir le respect de l’espace public, en tant que bien collectif, et rendre obligatoire sa préservation.

  5. Améliorer les conditions de vie dans nos villes en multipliant les espaces verts, en créant des îlots arborés et en construisant des infrastructures de loisirs et d’éducation : piscines, salles de sport, médiathèques, cinémas, etc.

  6. Isoler toutes nos villes, petites, moyennes et grandes, par des ceintures vertes délimitant leurs limites naturelles, au-delà desquelles aucune construction ne sera autorisée.

 

Dans le Sud

  1. Réorienter tous les projets urbains nouveaux vers le sud du pays, un vaste territoire encore largement inexploité, et réunir toutes les conditions nécessaires pour assurer une vie adaptée au climat et à l’éloignement géographique.

  2. Réfléchir à la construction de centaines de villes confortables, dotées de toutes les infrastructures nécessaires pour garantir une vie digne et agréable : hôpitaux, écoles, administrations, transports, centres de loisirs, commerces, etc.

  3. Créer autour de ces nouveaux centres urbains des bandes de ceintures vertes arborées, aussi larges que possible, afin de les protéger des agressions extérieures, de favoriser la biodiversité et d’embellir la vie des habitants.

  4. Encourager l’émergence d’activités économiques et la création d’emplois par l’établissement de zones industrielles et artisanales.

  5. Relier ces nouveaux centres urbains, là où cela est possible, par des infrastructures de transport modernes, telles que des lignes ferroviaires et des autoroutes.

Photo. Rachid n'Ait Kaci / Amis du Djurdjura. 2025

Photo. Rachid n'Ait Kaci / Amis du Djurdjura. 2025

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