Notre ami à 35 ans, est déjà très expérimenté dans le domaine des espaces verts, transplantation d’arbres, aménagements divers de jardinage, cascades…et d’autres passions encore (élevage de chevaux de la race locale, oiseaux, chiens, traditions algériennes et coutumes avec la kheïma, ses objets, ses habits…) et l’amour pour l’Algérie qu’il aime servir pour qu’elle soit à la plus haute des marches dans le concert des nations.
Aussi, en ce jour de vendredi 12 mars 2010, très pluvieux et froid, nous nous sommes attablés dans un café de la place de la Brèche du centre-ville de Constantine et nous avons fait sa connaissance de manière approfondie, et on était content de lui, de sa façon de voir les choses, de ses analyses pertinentes, de la maîtrise et de l’intérêt qu’il porte à son métier, à qui il consacre tout son savoir-faire dans ses travaux.
En effet, Aïssa est sorti du centre de CFPA n° 1 de Chelghoum Laïd, en 1993, avec le diplôme de technicien en horticulture et aménagement d’espaces verts.
De 1993 à ce jour, beaucoup de chemin parcouru, avec une accumulation de connaissances et d’expérience au contact du terrain bien difficile et plein d’embûche qui forge la personne dans sa professionnalisation et de ses convictions dans sa façon de voir l’évolution de ce secteur, dans l’aménagement de nos agglomérations et l’épanouissement de la société algérienne.
Il débuta avec l’entreprise Manbar El Haddaick comme gestionnaire de la pépinière à Oued Ahmimime (El Khroub), sur les terrains de Bel Okki de 1993 à 1998. La production de plants en cette période était très limitée, l’essentiel des besoins de l’entreprise étaient achetés de la région de Boufarik. Sur ce site, il était produit seulement les plantes à fleur (marguerite, géranium, chrysanthème, …), les plantes de bordure (romarin, santoline, lavande…) et les plantes de haie (fusain, myoporum, troène de Californie…).
Pour les plantes ornementales (de l’intérieur et de l’extérieur), arbres feuillus et résineux ainsi que les arbres fruitiers… étaient ramenés donc de l’algérois, le fief de l’horticulture algérienne.
Les projets de l’entreprise étaient limités, uniquement l’aménagement de certaines demeures de particuliers dans les lotissements de Constantine et de sa région. Le seul projet d’intérêt, fut l’aménagement et l’embellissement des espaces extérieurs du siège de l’APC de Teleghma. Sinon, la pépinière servait également de point de vente avec un afflux de visiteurs, qui étaient nombreux à venir acheter des plantes pour divers usage, un engouement exceptionnel de la population citadine pour les plantes vertes qui ne fait que s’intensifier depuis.
Pour la transplantation d’arbres, elle débuta d’une manière accidentelle chez un particulier à M’doukal dans la wilaya de Batna en 2004. Pour l’aménagement d’un espace vert de 2000 m2 sur une propriété privée de plus de 20 ha, Aïssa n’a pas voulu sacrifier les sujets présents sur cet espace, constitués de 8 palmiers dattiers de 6 mètres de hauteur, de 25 arbres fruitiers qui étaient en production (pommier, poirier, citronnier, néflier) et de 4 mûriers âgés.
La transplantation s’est faite durant la période de juin à août, date de la réalisation du projet ci-dessus et réussi grâce à un suivi rigoureux et de maîtrise de la technique de la transplantation, acquise durant les aménagements réalisés auprès de particuliers dans la remise aux normes des plantations réalisées de manière anarchique par leurs propriétaires…
De 2000 à 2004, il se forgea encore auprès des pépiniéristes de Boufarik dans la préparation des arbres à transplanter, qui étaient prélevés au niveau des anciens domaines des colons. Il s’agit surtout de palmiers (cocotiers, washingtonia, phoenix…) ou yucca très demandés par les entreprises d’espaces verts dans le cadre de l’aménagement des espaces verts et de l’embellissement des institutions de l’état ou de particuliers au niveau de la capitale. La moyenne d’âge des espèces transplantées était de cinquante ans.
En 2005, il a transplanté un palmier cocotier prélevé de l’ex-pépinière de l’APC de Constantine de Chaabathe Er Sass au profit d’un particulier de la cité Zouaghi, plateau de Aïn El Bey. Cette transplantation fût un succés.
Au cours du mois de janvier, de cette année 2010, il a réalisé, au profit d’un propriétaire d’une station d’essence, la transplantation de 5 cyprès vert et 1 cèdre de 4 à 5 mètres de hauteur de plus de 20 ans d’âge, prélevés de l’ex-ferraille désaffectée de Guettar El Aïch.
Il enseigna également au niveau de l’ex-centre des Arts traditionnels, route de Aïn El Bey, dans la filière espace vert. Parmi les jeunes qu’il a eu en formation, certains d’entre eux, réussissent bien dans leur vie professionnelle et est en relation avec eux à Constantine et ailleurs pour le cas d’un jeune de Ghardaïa dans l’échange d’expérience et d’avis sur leur domaine d’activité.
Pour terminer, cet entretien mutuellement enrichissant, Aïssa insiste sur les propositions suivantes :
- Encourager la transplantation par la formation pour une meilleure maîtrise de cette technique, très courante dans les pays développés.
- Pour la réussite des espaces verts et des plantations d’alignement, il faut utiliser des arbres de grande dimension, avec un suivi rigoureux pour leur réussite, surtout ceux élevés en pépinière qui nécessitent plus de soin pour leur acclimatation, que ceux prélevés des milieux naturels (forêts, jardins publics, accotements de route…).
- Dans le cadre d’un dépressage, favoriser l’opération de transplantation des espèces jugées de trop, cas des régénérations dans les peuplements forestiers, jardins publics ou autres, gain d’argent et de temps et meilleure réussite des plantations.
- La transplantation se pratique durant la période de dormance des plantes, période propice entre novembre et février (saison d’automne hiver). Pour les palmiers, durant la saison d’été.
Fait à Constantine le 12 mars 2010
dans le cadre d’une contribution citoyenne.
Abdelouahab Karaali