Amis lecteurs, amis du Djurdjura,
Pour votre information, le Djurdjura est ce que l'on pourrait qualifier de temple de la biodiversité. L'Office du Parc national du Djurdjura représente pour nous le gardien de ce temple. Ainsi, nous témoignons notre estime et notre respect à ceux qui y travaillent, de jour comme de nuit, été comme hiver. Nous sommes conscients du prix qu'ils paient pour assurer un service aussi délicat que difficile.
Cependant, à moins de faire partie des initiés, les passionnés de montagne que nous sommes ne savent que peu de choses sur les programmes et projets mis en œuvre par l'Office pour préserver la richesse du patrimoine naturel du Djurdjura.
Quelles sont les idées novatrices proposées au cours de ces dernières années, pendant que le calme revenait peu à peu dans la région ? Quelles propositions concernant la législation sont formulées à l'intention des autorités, et quelles collaborations scientifiques sont établies avec les universités, les centres de formation et les chercheurs ? Quelles actions sont envisagées et mises en œuvre en collaboration avec les nombreuses associations de la région ? Quel programme de sensibilisation est élaboré pour nos enfants et les écoles ? Quelle réflexion commune sur l'avenir de cette montagne est engagée avec les élus des municipalités dont les territoires chevauchent le Djurdjura ? Enfin, de quelle manière les touristes et les visiteurs sont-ils sensibilisés à la protection de nos milieux naturels ?
Comme vous le constatez, de nombreuses questions nous préoccupent, souvent sans obtenir de réponses. Et malgré nos recherches, nous n'avons pas réussi à obtenir de réponses, même l'adresse e-mail de l'office du parc figurant sur nos pages ne semble pas fonctionner, ce qui est révélateur !
Nous sommes conscients des contraintes auxquelles sont soumis les établissements publics, dont les statuts datent et ne sont que rarement adaptés à l'évolution de la société et de la technologie. Cependant, cela ne justifie en aucun cas le manque de communication et l'isolement dans lequel semble se trouver l'OPND. Ce silence anesthésie et nuit bien plus que nous ne l'imaginons : il entrave toute initiative positive, il contribue à la dégradation progressive de nos montagnes, et il freine tout espoir d'un développement alternatif pour une vie meilleure, même si ces mots peuvent rappeler un slogan vide d'une époque révolue.
Nous avons constaté que l'office ne dispose pas de site internet, ne publie pas de revue périodique à l'usage des étudiants et des professionnels de la montagne, n'édite pas de brochures pour les milliers de visiteurs du parc, et ne communique que rarement dans la presse, même lorsqu'il y a des atteintes à l'environnement dans le Djurdjura. Nous ignorons également s'il réunit le mouvement associatif au moins une fois par an pour échanger sur les actions entreprises et envisager l'avenir.
Face à cette situation, nous sommes légitimement amenés à nous demander : l'OPND est-il une tour d'ivoire ou une coquille vide ? Ce qui est douloureux, c'est que nous savons qu'au sein de cet organisme, il existe de réelles compétences capables de préserver l'écosystème du Djurdjura et de proposer des solutions durables en matière de développement. Par conséquent, sur la base de ce qui précède, la réponse à notre question est la suivante : loin d'être une coquille vide, l'OPND est plutôt un château fort retranché dans son silence, protégé derrière ses remparts psychologiques.
Nous aimerions sincèrement être contredits !
Dans tous les cas, nous leur ouvrons notre espace web sans aucune condition, pour un programme d'information sur l'environnement et le développement socio-économique des populations du Djurdjura. Nous leur offrons d'être notre partenaire sans aucune contrepartie, si ce n'est celle de maintenir une rubrique régulière sur les activités de l'Office, en attendant bien sûr qu'ils mettent en place leur propre support de communication. Le Djurdjura ne mérite-t-il pas cet effort ?
Photo: Fouad Bellal ( avec son aimable autorisation)
Dessin: Une blonde au bled link ( avec sa généreuse contribution)