Quand nous entendons parler des zones humides, nous pensons directement au parc d'El-Kala, situé à l'extrême nord-est de l'Algérie, véritable joyau de la nature, victime non pas du comportement de gens simples et ordinaires mais d'un mépris extraordinaire de ceux qui ont en charge la gestion et la conduite des affaires du pays*.
Ceci dit, il importe de dire exactement ce qu'est une zone humide. Selon la convention de Ramsar, une zone humide est un région soumise à l'influence de l'eau. C'est une étendue de marais, de fagnes, de tourbières, d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires dont l'eau est douce , salée ou saumâtre, stagnante ou courante.
Hormis le sanctuaire d'El-Kala, quels sont les périmètres qu'on pourrait qualifier d'humides en Algérie? Notre pays est riche, tenez-vous bien, de 254 zones humides naturelles dont 60 sont d'importance internationale, c'est à dire qu'elles servent de lieu de transit ou d'hivernage à une faune sans frontières. Et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, nombre de ces zones se trouvent dans le Sahara; c'est toute la richesse géographique et climatique de notre pays! Les réalisations d'infrastructures hydrauliques, les chotts, les sebkhas, les oasis sont tous des éléments d'un même réseau qui entretient la vie animale, la reproduction, la diversité biologique...
Et en Kabylie? Les lacs ainsi que tous les barrages artificiels, toutes les retenues collinaires de moyenne ou de petite importance, tous les cours d'eau sont de vraies zones humides qu'il convient de protéger de toute pollution et de toute construction. N'avez-vous d'ailleurs jamais observé un héron ou un canard autour d'un plan d'eau, conçu pour les petites productions agricoles locales?
Les zones humides aident au maintien d'un micro-climat, ce qui n'est pas rien dans un pays sec la moitié de l'année, lequel micro-climat favorise aussi une densité et une diversité végétale d'importance. Qu'il s'agisse de oiseaux migrateurs ou sédentaires, ils y sont accueillis par centaines d'espèces chaque année.
Ces zones sont en outre de parfaites tours d'observation dont se servent les amateurs, les chercheurs et les étudiants, en plus du fait qu'elles constituent, pour certaines d'entre-elles, des espaces de villégiature reposants.
Cette année, dans le Djurdjura et ses environs, partout en Algérie, faisons le pari de rendre nos rivières et nos marécages le moins pollués possible.
Nombres d'entre ces zones humides sont protégées par la convention RAMSAR (voir lien ci-dessous)
* Pour ne pas oublier "l'affaire" de l'autoroute Est-Ouest qui a défrayé la chronique il y a quelques années.