Cette belle tortue qui nous est familière en Kabylie est en fait répartie sur un territoire bien plus large, qui occupe tout le pourtour méditerranéen, pénètre au moyen orient, et va jusqu'au Caucase. On en distingue 4 sous-espèces, mais nous nous détaillerons que le cas de celle qui nous intéresse et dont le nom est indiqué en titre.
C'est une espèce à la carapace ovale, au plastron tacheté de jaune, au dossier jaune tirant vers l'olive et à la tête foncée. Elle habite généralement dans les régions côtières, les maquis, les forêts de chênes verts et de chênes lièges, à la lisière des cultures et des oliveraies, à proximité des rivières...
Concernant ses dimensions, sa carapace est longue de 15 à 20 cm, une seule écaille supracaudale démunie d'éperon caudal corné. On distingue de chaque côté de la base de sa queue, deux gros tubercules coniques. Elle se reproduit en été, s'accouplant de fin mai à fin juin. Elle commence à creuser son nid dès la mi juillet, pour y pondre jusqu'à 8 oeufs. L'incubation dure de 60 à 90 jours et les nouveaux nés mesurent de 30 à 40 cm pour un poids variant entre 6 et 8 grammes. Son régime alimentaire est presque exclusivement herbivore, celui des jeunes comporte beaucoup d'insectes ( lombrics et limaces), et on les voit parfois occupés à manger les restes de certains animaux ( renards, chiens). En hiver, elles ont un besoin d'hibernation, à une profondeur variable, au pied des buissons enchevêtrés.
C'est une espèces très menacée, protégée par l'annexe II de la CITES (link). Dans le Djurdjura, elle fait l'objet d'un large braconnage pour des raisons de commerce ou autre ( on a fait d'elle un animal d'agrément mais pas seulement), son habitat est soumis, à cause des feux de forêt, à une destruction soutenue, son alimentation est empoisonnée à cause des produits chimiques utilisés en agriculture et que l'état réglemente peu. Beaucoup d'individus périssent en outre sous les roues des voitures, parce que les routes traversent leur territoire...
Dans quatre jours, sera célébrée la journée mondiale de la biodiversité. Ce sera l'occasion pour tout un chacun de faire un geste en direction de la faune du Djurdjura, en relâchant dans leur milieu naturel, les tortues, les oiseaux, les écureuils... détenus illégalement par des particuliers.
Source : V. Ferry - "Les tortues terrestres et aquatiques", Éditions de Vecchi 1993