Les métiers de l'environnement sont au stade du balbutiement en Algérie, tellement les préoccupations semblent aller à d'autres priorités quelque peu moins "abstraites". Cependant, la nature ayant toujours horreur du vide, ces métiers s'imposeront d'eux-mêmes à nous. Autant donc y réfléchir et s'organiser dès aujourd'hui pour ne pas avoir à subir, une fois encore, dans l'anarchie un secteur sensible à plus d'un titre.
Les métiers liés à l'environnement et à l'écologie sont les métiers d'aujourd'hui et de demain, à n'en pas douter. Créateurs de richesses, dont d'innombrables postes d'emploi souvent qualifiés, et porteurs d'une forte croissance économique. C'est une filière qui reste à encadrer globalement et dans le détail.
Quels sont ces métiers de l'environnement susceptibles de nous intéresser? La liste ne pourrait être exhaustive et ne saurait être ni limitée ni finie. La création, la gestion et la sauvegarde d'espace et de parcs naturels peuvent en fournir des dizaines par exemple. Et Dieu sait combien notre pays a besoin de prendre en charge sa nature et surtout protéger son patrimoine. Le recours à une agriculture paysanne ( le plus vieux métier du monde), de petite dimension, moins nocive, parfois biologique, est une autre piste à creuser, surtout dans les montagnes et les oasis. La diversification des métiers de l'hydraulique et de l'eau pour une meilleure répartition des ressources entre les particuliers, l'agriculture et l'industrie et le maintien d'une qualité de l'eau sans cesse menacée, nécessitera la mobilisation quotidienne d'une armée d'agents et de cadres de tous niveaux. Aller dans le sens de créer des alternatives dans les énergies renouvelables dont on assiste à l'ébauche ces dernières années, donnera un nouveau bond à notre économie tout en apportant une réponse à la question de la fin des énergies fossiles. Le redéploiement de l'habitat et du bâtiment sur la base de nouvelles normes en relation avec l'utilisation de nouveaux matériaux moins polluants et de techniques d'isolation et de chauffage révolutionnaires, drainera de nombreux emplois à la clé. La mise en place de bureaux d'études, d'expertise et d'engineering autour de tous ces métiers est un autre débouché sérieux à envisager pour le conseil, la conception des programmes environnementaux et la prévention des risques et des dangers. Le secteur de la pêche et la gestion du littoral ne peuvent être en reste : à tous points de vue, ils sont, aussi, source de création d'emplois. Mais il il n'y a pas de métiers sans formation en amont. L'élaboration de programmes de formation et une formation adaptée sont, par conséquent, une dynamique en mouvement perpétuel à prévoir.
Tous ces métiers que je viens d'énumérer s'inscrivent dans une démarche d'avenir et sont très prometteurs. Seulement, la filière, comme je l'ai dit plus haut, aura besoin d'être coordonnée tant tous ses segments sont interdépendants et complémentaires. Et c'est aux pouvoirs publics de s'y coller, car eux seuls disposent d'un pouvoir régalien à même de tout agencer et encadrer jusqu'à la moindre interaction. Et laisser ensuite les initiatives s'exprimer pleinement et librement à l'intérieur de ce cadre. Il ne saurait en être autrement.
Selon un rapport des Nations-Unies publié en 2009, intitulé le New deal écologique mondial, les investissements dans l'environnement permettront une économie stable qui s'inscrira dans la durée. L'expertise estime qu'un investissement global de 750 milliards de dollars (soit 1% du PIB mondial), permettrait d'atteindre 3 objectifs:
- Redynamiser l'économie et fournissant des emplois;
- Atteindre les objectifs environnementaux de lutte contre le réchauffement et sortir de la dépendance du pétrole;
- Mettre fin à la pauvreté extrême d'ici 2015.
L'Algérie doit donc, si elle ne veut pas rester à la traîne du monde de demain, inscrire sa démarche environnementale dans cette étude. Et pour ce faire, elle doit consacrer 1% de son PIB ( soit 1,8 milliards de dollars ) aux projets environnementaux. C'est dans ses moyens.