Depuis plusieurs années, une rumeur persistante court à propos de la construction d'un nouveau stade sur les terres du Parc National du Djurdjura au lieu-dit Tighzert. Laquelle rumeur est confirmée ces dernières semaines par les médias nationaux sans autre précision quant au site qui accueillera ce nouveau projet. Pendant ce temps, l'ancienne infrastructure, le stade d'Aswel pour ne pas le citer, véritable plaie sur le corps de cette montagne à l'écosystème fragile et délicat, construit dans des conditions opaques et scabreuses, sans aucune étude d'impact en amont, sans consultation aucune des acteurs et autres spécialistes de l'environnement, s'ennuie de ne pas recevoir d'athlètes et se dégrade à vue d'oeil. Sommes-nous condamnés à reproduire les mêmes erreurs dans notre pays? Pourquoi dépenser encore des sommes faramineuses à défigurer la montagne là où la sagesse recommande simplement la réhabilitation de l'ancien stade d'Aswel? Pourquoi construire des parkings sur les différents sites du Djurdjura pour accueillir les flux sans cesse grandissants (sic), là où il est plutôt urgent de réguler ces flux afin de limiter l'impact irréversible de l'homme sur la nature? Nous, associations, acteurs de l'environnement, sportifs, visiteurs, citoyens algériens et montagnards du Djurdjura, sommes opposés à ce projet calamiteux qui ne fera que porter atteinte à la faune et à la flore locales, déjà très malmenées, souvent endémiques, patrimoine de tous les algériens, voire de l'humanité entière, et demandons aux autorités concernées d'y renoncer définitivement.
Nous rappelons que le massif du Djurdjura est érigé en réserve de la biosphère, reconnue par l'UNESCO depuis 1997.