Taburt Lansar (At-Buɣardan).

Imaginez une porte qui vous permet, en quelques instants, de passer d'un monde à l'autre. De la fiction ? Non, pas du tout. Cette mystérieuse échancrure, naguère ouverte par les divinités sur la face du Djurdjura, existe bel et bien. Elle donne accès à un univers naturel, montagnard et empreint d'une beauté presque irréelle.

Situé dans la commune d'Assi Youssef, ce lieu enchanteur se trouve à At-Ḥewari, non loin de Tala Guilef, au sein de l’espace protégé du Parc National du Djurdjura. Dès l’entrée du site, vous serez accueillis par un parking aménagé, ainsi que de petites baraques construites avec divers matériaux, offrant commerces et services aux visiteurs.

La municipalité a également su mettre en valeur un atout naturel exceptionnel : une source ancestrale, aujourd’hui devenue une fontaine publique où chacun peut s’approvisionner en eau potable. L’eau, limpide et pure, est exempte de toute pollution. Le va-et-vient des véhicules est constant, témoignant de l’attrait de ce lieu unique, où nature et modernité se rencontrent harmonieusement.

Une fois la fameuse porte franchie, vous serez d’abord saisi par la beauté du paysage. Un sentier rocailleux, légèrement pentu, serpente en harmonie avec une rivière cristalline. Plus loin, le chemin devient plus exigeant, mêlant aventure et immersion dans un cadre naturel hors du commun.

La porte par laquelle vous êtes entré évoque une immense bouche, tandis que le sentier qui s’étire devant vous peut être comparé à un œsophage s’élargissant progressivement, encerclé par les majestueuses montagnes. À ce stade, le ciel et le monde naturel semblent être vos seuls compagnons, les horizons étant complètement fermés au regard.

Malgré cela, la nature minérale, végétale et géologique grandiose qui vous entoure, vous donne un sentiment de liberté, même si, parfois, vous pouvez avoir l’impression d’être dans un espace clos. Le laurier et le cèdre servent de décor naturel aux randonnées, tandis que des chênes et de magnifiques cascades agrémentent le chemin.

Les eaux limpides que vous apercevrez proviennent notamment du lac Goulmim, situé à une dizaine de kilomètres plus haut, ainsi que de divers avens perchés sur les sommets mythiques comme le sommet Fischer (2100 m), le plateau du Haïzer, de Tizi Bouzal à Tamda u Gelmim, et le sommet Taburt Lansar (2006 m).

Ce site, empreint de mystère et de beauté, est animé tout au long de l’année par les habitants locaux, des visiteurs venus de tous horizons, ainsi que par les sportifs et randonneurs passionnés. Son accès est une expérience unique, où la nature et l’aventure se conjuguent harmonieusement.

Cependant, ce joyau naturel doit faire l’objet d’une vigilance collective pour rester préservé. La propreté et la préservation de l’environnement sont des responsabilités partagées. Les visiteurs, tout comme la municipalité et les commerçants locaux, ont leur rôle à jouer pour s’assurer que le site reste indemne de toute pollution.

Il est impératif que l’APC (Assemblée Populaire Communale) et les commerçants prennent des initiatives pour mieux organiser les activités touristiques et commerciales. Bien que le développement économique de la région et la création d’emplois pour les jeunes des villages voisins soient des objectifs louables et légitimes, la préservation de l’esthétique et de l’intégrité du site doit rester une priorité.

Pour éviter qu'il ne soit défiguré, il est essentiel de réfléchir à plusieurs solutions :

1- Construire des locaux adaptés, propres et esthétiques pour accueillir les visiteurs et faciliter leur expérience sur place.

2- Assurer l’hygiène et la sécurité des lieux, en tenant compte de la santé des visiteurs et de leur bien-être.

3- Mettre en place un plan de gestion des déchets pour limiter leur impact sur l’environnement naturel.

Ces actions permettraient non seulement de préserver ce site magique pour les générations futures, mais aussi de renforcer la qualité de l’expérience offerte aux visiteurs tout en stimulant l’économie locale de manière responsable.

Bonne Année 2025 à tous nos amis, toutes nos amies,  nos lecteurs et lectrices.