J'aimerais attirer l'attention des amis et des amoureux du Djurdjura sur un article paru dans le quotidien El-Watan, dont voici le lien : http://www.elwatan.com/actualite/le-site-de-tikjda-renait-de-ses-cendres-17-03-2012-163062_109.php
Cet article m'a outré pour plusieurs raisons. Le journaliste, en totale méconnaissance de ce qu'est le PND et ses statuts, l'a rédigé comme si Tikjda n'était qu'une station touristique à but lucratif et à rentabiliser coûte que coûte. Ceci d'une part. D'autre part, à aucun moment il n’évoque les atteintes à l'environnement répétées qui s'y produisent, la pollution causée par des personnes qui visitent le site et qui atteint des niveaux inacceptables, mais, surtout, ( et c'est encore plus grave!) tous les projets budgétivores et clinquants qui s'y réalisent en dépit de tout bon sens ( comme le stade d'Aswel qui, à part défigurer un site, n'a jamais servi a rien ) . Maintenant, on parle avec "fierté" de dépenser 100 milliards pour des remontées mécaniques... le problème crucial est que, si les remontées mécaniques du Tigounatine sont remises en service, cela n'aura pour effet que de transporter les pollueurs en tout genre vers les sommets, avec tous les risques et conséquences que cela aura sur un des rares sites encore préservés : la forêt de Tigounatine et ses cèdres millénaires pour certains, et la réserve intégrale, où se trouvent les rares individus de pin noir de l'Atlas connus au monde. Par ailleurs, il doit sûrement exister, de part et d'autre du Djurdjura, plusieurs sites où l'on pourrait aménager des pistes skiables pour répondre à une attente fort légitime des amateurs des sports de glisse. Ces sites pourraient permettre d'éviter au parc national, classé réserve de la biosphère mondiale, une surfréquentation aux conséquences désastreuses, un désengorgement de la station de Tikjda qui n'aura que des retombées positives sur la qualité de l'environnement, au bénéfice de certaines régions et de quelques villages qui ne verraient pas d'un mauvais oeil leur promotion en pôles touristiques de montagne.
Il est vrai que, de nos jours, la protection de l'environnement est souvent une affaire d'arbitrages délicats, parfois douloureux, mais ce sont des situations à gérer sans états d'âme, en tenant compte essentiellement de la nécessité de ne pas dilapider les richesses naturelles du Parc National du Djurdjura. C'est un luxe que nous n'avons pas le droit de nous offrir que d'aller skier pour le plaisir de nos senstaions, en sacrifiant le très fragile équilibre de la faune et de la flore montagnardes.
J'ai donc l'intention de lancer une action pour essayer de stopper ce projet aberrant. Les amis du Djurdjura, les associations, les différents acteurs de l'environnement et les médias indépendants, seraient-ils prêts à la relayer pour stopper enfin tous ces projets inutiles et fort préjudiciables? Nous verrons bien.