Une information récente fait état d'un projet visant à réaliser un stade en gazon synthétique, situé au lieu-dit "Tighzert", près de Tikjda, dans le cadre du programme de 2011, au bénéfice du secteur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Bouira.
Alors que nous espérions des décisions courageuses de la part des autorités pour préserver ce qui reste de notre patrimoine naturel national, nous constatons malheureusement une prolifération de projets souvent farfelus et inutiles, qui se multiplient dans et autour du Djurdjura.
De l'avis de tous ceux qui ont eu l'occasion de visiter le plateau d'Aswel ces dernières années, le stade qui y a été implanté apparaît comme une anomalie, pour ne pas dire une aberration. En effet, il s'agit d'un véritable gâchis, tant pour les contribuables que pour la nature. Ce stade, qui a suscité l'indignation des écologistes au point de provoquer un ajustement arbitraire des limites territoriales entre deux wilayas (officiellement, Aswel faisait partie de la wilaya de Bouira, alors qu'il se situe en réalité dans le village de Timeghras, en wilaya de Tizi-Ouzou), a-t-il réellement une utilité ? Est-ce un terrain d'entraînement pour les athlètes nationaux venus s'acclimater en altitude avant des compétitions internationales ? A-t-il contribué à l'innovation et à l'investissement de nouvelles pratiques sportives, notamment dans le domaine des sports de montagne ? Nos athlètes de haut niveau ont-ils récolté des médailles grâce à cette infrastructure ?
Nous serions ravis que M. Berraf, promoteur du projet, daigne nous éclairer en publiant un bilan, aussi modeste soit-il.
"…Un terrain de football de 120 m de long sur 55 m de large, entouré d'une piste d'athlétisme à huit couloirs aux couleurs olympiques, soit du rouge bordeaux (sic). À cela s'ajoutent des zones pour le lancer de poids et des fosses de sable pour le saut en longueur, sous toutes ses formes.
Bien que le stade soit dépourvu de tribunes, son homologation n'est pas remise en cause pour accueillir des meetings d'athlétisme (re-sic)..."
Le passage ci-dessus, extrait d'une dépêche datant de 2005 d'un journal que nous ne citerons pas, témoigne d'une série d'absurdités qu'il est difficile de laisser passer.
Malgré l'échec manifeste de cette expérience, un échec que personne ne semble vouloir assumer, de nouvelles idées "lumineuses" continuent d'émerger, toujours dans la même direction erronée : pourquoi construire un nouveau stade à Tighzert alors que celui d'Aswel reste inutilisé et inactif ?
En Algérie, les infrastructures sportives – qu'il s'agisse de terrains de football, de handball, de basket-ball, de tennis ou de piscines – seraient bien plus utiles si elles étaient construites à proximité des villes et des quartiers où vivent des milliers de jeunes, souvent sans savoir comment occuper leur temps.
Quant au parc national du Djurdjura, il est plus urgent que jamais que toutes les parties prenantes (pouvoirs publics, citoyens, associations) unissent leurs efforts pour faire face aux véritables menaces qui pèsent sur lui. En sauvant le Djurdjura, nous préservons une part de notre âme, en ayant la conviction d'avoir agi pour que cette magnifique montagne demeure vivante et préservée pour les générations futures.
Le Djurdjura ne se prête ni aux sports de masse ni à des constructions gigantesques et, surtout, inappropriées. Il est évident que la pratique sportive dans cette région doit être strictement encadrée et autorisée (par l'État, à travers ses structures), et supervisée (par les associations). Il est impensable que chacun puisse venir y pratiquer son sport à sa guise. Il n'est en rien révolutionnaire d'affirmer que le territoire du parc du Djurdjura doit être protégé de toute construction pour de très longues années, que les activités commerciales et économiques doivent y être proscrites de façon permanente, et que la fréquentation touristique et populaire des sites, notamment durant les périodes de grande affluence, doit être régulée. Cela pourrait se faire par l'instauration de péages dissuasifs pour les véhicules privés, tout en encourageant l'utilisation des transports collectifs.
Cela contribuerait à rendre un grand service aux populations locales et à engager la région dans une démarche de développement durable. L'hôtellerie, l'artisanat, la restauration, et le commerce devraient, quant à eux, être concentrés dans les villes et villages voisins tels que Boghni, Tassaft, Haizer, Tazmalt, et Raffour, où ils seraient bien plus pertinents.
Avant d'inscrire un tel projet à son programme, la Direction de la Jeunesse et des Sports a-t-elle mené les études d'impact nécessaires ? A-t-elle impliqué l'Office du Parc National dans le processus de réflexion qui a conduit à son élaboration ? Nos spécialistes en écologie et nos universitaires ont-ils évalué les conséquences négatives (car, à notre connaissance, il n'y en a aucune de positive) du stade d'Aswel, six ans après son inauguration ?
Photo envoyée par M. BANDOU
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Récit d'une balade dans le Djurdjura en 1971. - Amis du Djurdjura
Le lendemain matin, nous nous levions de bonne heure. Le sac à dos enfilé, nous partions gaillardement pour la montagne, cette montagne que nous aimions tant gravir, parcourir, sillonner pour en ...
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