Les forêts du Djurdjura relèvent du domaine public. C'est pour cette raison qu'en plus des services forestiers qui en sont gestionnaires pour le compte de l'Etat, chacun de nous doit de sentir responsable de la relation qu'il entretient avec elles. Chacun de nous pourrait venir à s'impliquer un jour pour leur devenir tant les enjeux liés aux forêts et à leur défense sont énormes et multiples: économiques, humains, environnementaux...
Nous pouvons défendre nos forêts contre les flammes en agissant à trois niveaux: avant, pendant et après l'incendie.
1- Avant l'incendie ( la prévention):
Pour arriver à créer une situation de déclenchement d'un feu de forêt, il faudrait réunir trois éléments, disons essentiels : la chaleur, l'oxygène et le combustible. Aucun feu ne se produirait si un de ces éléments viendrait à manquer.
C'est donc pour cela que dans la lutte contre les incendies de forêt, il faut intervenir sur l'un de ces éléments pour éteindre un feu.
Une politique efficace de prévention des incendies de forêt repose sur plusieurs actions aussi importantes les unes que les autres:
- Sensibilisation des populations aux risques d'éclosion des feux de forêt (malveillants, accidentels, rarement naturels)
- Organisation de volontariats réguliers avant l'été dans le but de nettoyer les sites sensibles.
- Surveillance des forêts pour détecter les départs de feu et intervention rapide,( créer des réseaux d'observateurs en utilisant les moyens de communication actuels)
- Aménagement, entretien et équipement de l'espace forestier: accessibilité, stocks d'eau sur place, débroussaillements aux normes et de façon régulière...
- Élaboration de cartes des massifs forestiers sensibles.
- Formation à la lutte contre les feux de forêt, y compris des volontaires.
2- Pendant l'incendie ( la lutte):
Parce que lutter contre les feux de forêt est l'affaire de tous. Parce que la majorité des incendies sont dus à nos imprudences, il convient de se rendre disponible pour prêter main forte aux sapeurs pompiers pour:
- Réagir énergiquement et contenir l'incendie.
- Mobiliser et encadrer des volontaires civils.
- Réquisitionner, si besoin, les moyens des collectivités et des particuliers.
- Vérifier après extinction qu'il n'y a plus de risques de nouveaux départs.
3- Après l'incendie ( la réparation et la correction):
- Le reboisement: Reboiser est la mission des forestiers mais pas uniquement. Les associations environnementales peuvent et doivent aussi s'y mettre. Reboiser ne doit pas être la conséquence systématique qui suit un incendie. On peut boiser à tout va si l'espace nous le permet, mais il ne faut jamais oublier d'y associer, à chaque opération, le technicien de l'arbre.
- La renaissance: la forêt peut-elle renaître de ses cendres?
Oui, dans certains cas et selon les types de forêts, une forêt qui a subi un incendie catastrophique peut se régénérer , tel un sphinx, et revenir petit à petit à la vie.
Chaque été, c'est la même rengaine, chaque été ça recommence ! La flambée de nos peu de forêts est un rituel auquel on assiste, habitués, impuissants, fatalistes, chaque année. On en parle un certain temps et ensuite, dès que le "spectacle" est fini. Le silence recouvre de sa chape de plomb les gémissements des troncs d'arbres calcinés, et des branches squelettiques noircies, et on oublie … jusqu'au prochain été!
Mais ( heureusement qu'il y a un mais dans ce cas-là), sur place, la vie tente de reprendre le dessus et de renaître de ses cendres comme l'oiseau mythique. Et aux forestiers, aux paysans, aux spécialistes de s'interroger: faut-il reboiser ou laisser faire Dame nature, elle, qui a mille et un tours dans son sac pour trouver des solutions?
Plusieurs modes permettent à la forêt de revenir à la vie:
a - Dissémination par le vent ou grâce aux animaux, à partir des zones épargnées par le feu, de graines capables de germer sur le lieu du sinistre.
b - Régénération des arbres à partir de la souche ou des racines.
c - Remontée et germination des graines profondément enfouies dans le sol ayant survécu à l'incendie.
Le tout est de savoir éviter de faire d'une forêt renaissante un parcours de pacage ou un lieu de passage, afin de permettre aux jeunes pousses de croître dans les meilleures conditions possibles.
Il faut toute une vie à l'homme pour faire grandir un arbre.
Un guide utile à parcourir: link