Dans l'antiquité, le cerf de Berbérie (communément appelé cerf de barbarie) occupait toute l'Afrique du nord, de la Tunisie actuelle jusqu'aux limites du Tell Oranais vers l'ouest, et du nord jusqu'aux portes du Sahara. Ce qui, hélas, n'est plus le cas de nos jours où seules quelques centaines d'individus survivent encore, dans un espace restreint, entre Annaba, le nord-ouest Tunisien et Souk-Ahras. D'où l'importance et l'intérêt du projet initié depuis vingt ans par une équipe de scientifiques du centre cynégétique de Zéralda, qui consiste en la réintroduction de cette sous espèce de cervidé unique sur le continent Africain, dans la forêt d'Akfadou limitrophe du Djurdjura dans un premier temps, avant d'étendre l'expérience à deux autres zones dans le Djidjeli et Collo. Rappelons que cette forêt renferme en son sein un très beau plan d'eau: "Agelmim Aberkan".
Avant de devenir une espèce très menacée et protégée, le cerf de Berbérie était chassé massivement dans l'antiquité. Les guerres successives subies en Afrique du Nord depuis les luttes menées par nos ancêtres numides jusqu'à celle, ravageuse, de la guerre d'indépendance, avaient en outre participé grandement à sa réduction en nombre, en réduisant au fil des siècles, son aire géographique.
Le cerf de Berbérie ne survivant, en effet, que dans les forêts de chêne, nous nous expliquons aisément sa disparition du centre et de l'ouest Algériens. C'est pourquoi, en ce qui nous concerne, nous suivons de près le développement de cette expérience qui avait consisté en des lâchers de couples de cerfs, organisés en plusieurs étapes et sur plusieurs années, depuis 1993.
Si cette réintroduction s'avérait être un succès, elle ouvrirait les portes grandes ouvertes à d'autres initiatives, concernant d'autres espèces définitivement rayées du Djurdjura mais qui pourraient être réintroduites un jour de nouveau comme c'est le cas du Serval, cet animal mi-chien mi-chat, nocturne et craintif, se nourrissant de mammifères, d'oiseaux et de lézards, qu'on ne rencontre plus dans nos montagne et qui, pourtant, vit en nombre sur un grand territoire qui va de l'Afrique Sub-Saharienne jusqu'en Afrique du Sud où il n'est même pas protégé.
Pour ceux qui l'ignorent, même la panthère a vécu dans nos montagnes jusqu'à une date relativement récente ( la dernière a été abattue dans les environs de Kherrata en 1958).
La faune du Djurdjura est encore riche de ses multiples espèces mais qu'en restera-t-il dans les 50 ans à venir, au train où les choses évoluent?
Source: Les forestiers Algériens.- Voir le lien-