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Amis du Djurdjura

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Ce qui risque d'arriver à la planète a déjà commencé


Sauver les gravures rupestres de Tiout.

Publié par Rachid n'Ait Kaci sur 19 Février 2017, 15:25pm

Catégories : #Sinistres, #Communication, #LibrOpinion

Les gravures rupestres de Tiout se dressent comme le prélude d'un voyage à travers un vaste territoire s'étendant de Ain-Sefra à Aflou, et même jusqu'à Djelfa, traversant El-Bayadh, sur une distance dépassant les 400 km. Alors que la renommée du Tassili des Ajjers, ce musée à ciel ouvert, magnifié par les travaux de l'éminente Malika Hachid, résonne dans l'esprit de tout Algérien, les gravures méconnues du Sud Oranais, objet de cette réflexion, demeurent dans l'ombre, ignorées de la plupart.

Je suis porté à croire qu'un site préservé du tumulte médiatique et du tourisme de masse reste, par essence, préservé. Cependant, mes illusions se dissipent face à des images révélant les dommages infligés à Tiout, capturées par une amie en février dernier à Ain-Sefra. Ces clichés, témoignages silencieux, m'ont confronté à une réalité déconcertante : l'absence de protection expose ces trésors à la voracité de l'homme. Les parois témoins des âges sont désormais souillées par des actes de vandalisme, fruit de l'inconscience collective.

Tiout, livré à lui-même, subit des atteintes répétées : sans surveillance ni protection, chaque visiteur peut altérer ces vestiges millénaires à sa guise. Cet abandon est criminel, réclamant notre indignation et notre action collective. À Ain-Sefra, les voyageurs errent sans orientation ni sensibilisation à l'importance de ces gravures, faute d'accueil et d'encadrement.

Malgré soixante années d'indépendance, notre État peine à garantir la préservation de notre patrimoine, laissant l'anarchie prospérer. Où sont nos universitaires, gardiens du savoir, nos consciences locales qui délaissent notre héritage commun au gré des tumultes sociétaux ? Pourquoi ces sites ne bénéficient-ils pas du statut de patrimoine mondial de l'UNESCO ou du titre de parc national, gages de protection et de reconnaissance ?

Dans cette société en quête de repères, l'État et le citoyen se renvoient la responsabilité de l'inaction, tandis que slogans et répressions remplacent une véritable gouvernance. Notre petitesse d'esprit nous empêche de mesurer l'ampleur de ce legs ancestral et notre capacité à le transmettre intact aux générations futures demeure incertaine.

 

 

Photos : Yamina C.
Photos : Yamina C.Photos : Yamina C.
Photos : Yamina C.Photos : Yamina C.Photos : Yamina C.
Photos : Yamina C.Photos : Yamina C.

Photos : Yamina C.

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