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Amis du Djurdjura - ⵉⵎⴻⴷⴷⵓⴽⴰⵍ ⵏ ⵊⴻⵕⵊⴻⵕ

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L'homme fait-il partie de la Nature ou bien en est-il le Maître?


Des métiers qui se perdent.

Publié par Ghania Boumekouz et A. Birouni sur 11 Octobre 2011, 23:24pm

Catégories : #Vie Quotidienne

Des métiers disparaissent de notre environnement, et avec eux se perdent une tradition et un savoir-faire. Avec la fin programmée de ces métiers, s'écroule un pan important de notre économie régionale. Les métiers traditionnels ou artisanaux sont étroitement liés à un territoire. Ceux dont nous parlerons le long des mois à venir sont à l'économie kabyle quelque chose de non négligeable.

 

De ces métiers, s'ils venaient à réapparaître, nous pourrions obtenir des produits du terroir qui, bien valorisés, donneraient un nouvel élan à notre dynamique de développement. De ces anciens-nouveaux métiers, remis au goût du jour, nous pourrions également faire une curiosité touristique qui drainerait des flots de visiteurs. Et enfin, de ces métiers réhabilités, nous ferions des marqueurs identitaires d'importance, car, l'identité, chers amis, se nourrit de notre ressenti, de notre travail, de nos innovations, et ne se suffit plus de palabres.

Et si nous parlons de Kabylie parce que nous sommes kabyles, l'exemple est tout aussi valable pour toutes les régions d'Algérie,chacune avec ses spécificités. Oui, l'Algérie est encore plus riche de plein d'autres choses que de ses richesses minières.

 

 

Nous commencerons aujourd'hui par le travail de la laine cher à nos mamans, qui ont été les dernières à maintenir la tradition.  Durant notre enfance, il ne se passait pas une semaine sans que nous apercevions dans les rues de nos villages, des femmes carder ou filer la laine, assises sur le perron de leur demeure. Nous les apercevions souvent, au nombre de trois généralement, s'affairer autour d'un métier à tisser naissant, parce que le tissage est aussi une affaire de solidarité. C'est un ciment social.

 

Cette activité a pratiquement disparu de notre paysage pour plusieurs raisons, dont les principales sont les suivantes :

- produits non rentables par manque de débouchées commerciales, concurrencés en cela par le tapis industriel

- non transmission du métier à de nouvelles générations

- diminution importante des élevages sources  d'approvisionnement en laine

 

Dans les sociétés de l'hémisphère nord, l'activité est réduite à une curiosité touristique entretenue par certains artisans subventionnés, qui, avec la collaboration des offices de tourisme, organisent parfois des stages pour les curieux et ceux et celles qui veulent renouer avec une tradition millénaire.

 

Cependant, dans certains de nos villages du Djurdjura, même esseulée, subsiste encore cette riche tradition qui commence dès la tonte des brebis à l'approche de l'été, jusqu'à l'obtention du burnous ou de la couverture. Le processus est long et les étapes compliquées. Mais, comme pour tous les travaux manuels, il faut vraiment aimer pour pouvoir apprécier.

 

- La tonte a lieu chez les bergers et les éleveurs et se déroule toujours au début de l'été et au plus tard au mois de juillet.

- La laine est ensuite lavée et nettoyée,avant d'être cardée pour éliminer ce qui reste des impuretés. C'est une opération qui est réalisée avec l'utilisation de deux cardes ( des brosses en acier carrées fabriquées dans la région des ouacifs ). - Carder consiste à passer la laine sur la carde de gauche, puis passer l'autre carde dessus, plusieurs fois de suite. Retourner les cardes pour faire passer la laine de l'une à l'autre et brosser jusqu'à ce que les fibres prennent un aspect mousseux. Faire passer toute la laine sur la carde de gauche, et la retirer avec la carde de droite. Enfin, retirer la laine avec la main et la rouler entre les doigts pour en faire une mèche.

- Après, intervient ce qu'on appelle le filage. Utiliser pour ce faire un fuseau: À l'extrémité du fuseau, nouer une mèche de laine déjà filée, avant de la faire passer sous sa base et l'enrouler ensuite plusieurs fois autour de la tige. C'est le fil-guide.

Détortiller l'extrémité du fil-guide en étalant bien les brins. Poser cette extrémité sur l'autre extrémité de la mèche de laine cardée. Serrer les deux extrémités entre les doigts de la main gauche. Faire tourner le fuseau avec la main gauche.

Poser ensuite la main droite sur le point de raccordement et, avec la main gauche, étirer les fibres pour que la torsion se propage le long de la mèche. Déplacer les mains de bas en haut, au fur et à mesure.

Quand le fil atteint la finesse recherchée, l'enrouler autour du pouce et du petit doigt de façon à obtenir une pelote en forme de 8.

 

 


Amek teggar tisist aẓeṭṭa par buzitwar

 

 

 La laine = Tadut

 Les cardes = Iqerdacen ( aqerdac)

 Le fuseau =Izdi

 La tonte = Tulma

 Le métier à tisser = Azzeta

 

 

- Un très bel article à ce sujet en suivant ce lien link

 

Le 21/06/2011

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