De par sa participation à la révolution Algérienne du côté des insurgés, il avait gardé le nom de " Si Mustapha". Autrichien, d'origine germanique, M.Muller, père adoptif d'un autre passionné de la nature; Abdellah Sahki pour ne pas le citer, était resté en Algérie au lendemain de l'indépendance pour participer à l'édification du nouveau pays.
Il choisit de se consacrer à la création de parcs naturels nationaux et à leur protection, dont justement le Parc National du Djurdjura qui n'avait aucun secret pour lui, puisqu'il lui consacra ses plus belles années au point de connaitre ses moindres recoins après l'avoir sillonné en long et en large, durant longtemps. A ce titre, nous pouvons dire que Mustapha Muller était, avec d'autres amoureux du Djurdjura, l'une des chevilles ouvrières de la protection de ce haut lieu de la nature. En effet, qui n'a pas souvenance de ses multiples "coups de gueule" rapportés par la presse nationale?
Voici en tout cas, comment il en témoigne personnellement de cette période:
" Très rapidement après 1962, et avec tous les problèmes qu’il y avait, l’Algérie pensait à la création de ces parcs nationaux. Un des premiers accords que la jeune république avait conclus avec la Bulgarie était précisément un accord sur l’élaboration d’un pré-projet de recréation du Parc National du Djurdjura. 1983 était l’année de la légalisation de ces activités avec la promulgation du décret présidentiel portant ‘’statut-type des parcs nationaux’’. (…) Je vois le parc du Djurdjura en premier lieu dans un sens de préservation d’un ensemble d’écosystèmes extrêmement précieux qu’il faut ouvrir aux scientifiques et à un tourisme-nature. Pas n’importe quel tourisme. On ne va pas dans un parc qui a une faune et une flore rares pour se "défouler’’ ! Certains parcs, comme le Djurdjura, pourront devenir des sources en devises fortes grâce à une clientèle étrangère qui viendrait voir, et en deux heures d’avion de l’Europe, une faune surprenante et en liberté"
NB: Le témoignage de Mustapha Muller est repris d'un article d'Amar Nait Messaoud, publié par " la Dépêche de Kabylie".
Une vidéo de la Chaîne Arte.