Voici le témoignage d'un pompier , repris sur sa page Facebook:
"Le grand feu de forêt du 05 juillet 1994 qui avait fait cinq morts (cinq femmes carbonisées a Taguemount Azouz) , nous le devons principalement au dépotoir sauvage (décharge publique) des OUADHIAS. Il demeure souvent tel qu'il était , il fume toujours en attendant d'autres victimes. Durant les journées caniculaires, les feux prennent naissance spontanément dans les dépotoirs: ceci est dû à l'accumulation d'un gaz ( le méthane) suite a la fermentation des déchets organiques, lequel méthane forme des poches qui, soumises aux effets de loupe du verre et des bouteilles de bière - qui ne sont pas censés se trouver dans une décharge-, donne une implosion automatique qu'on pourrait observer dans tous les dépotoirs sauvages de la Kabylie qui sont tous de potentiels foyers où l'on enregistre le plus de départs d'incendies ... "
Vaste et compliqué est le sujet!
Parfois, quand on est à court de solutions, et au-delà d'une mauvaise volonté de l'état de prendre sérieusement les choses en main, il suffit seulement d'orienter le regard vers son voisin et tirer profit de son expérience en la matière. Comment améliorer les choses individuellement et de façon collective? Quel pourrait être le rôle de chacun d'entre-nous et quel pourrait être celui des collectivités?
Déjà à un niveau "éco-citoyen", la meilleure façon de gérer nos déchets c'est d'éviter de trop en produire. À la base, nos achats et autres acquisitions devraient se faire de façon judicieuse et intelligente: s'équiper d'un sac unique ou couffin pour ses courses éviterait la propagation de sachets de toutes couleurs dont nous ne savons que faire après utilisation. Dans une même famille de produits, certains sont peu ou moins polluants que d'autres, et pour prendre un exemple, nous citerons le cas des piles alcalines qui traînent partout après usage. L'acquisition de piles rechargeables est certes plus onéreux dans un premier temps mais plus rentable sur le long terme. L'achat de quantités seulement nécessaires est une source d'économie mais aussi une façon de lutter contre l'excès de déchets.
En l'absence d'un système de tri et de recyclage de nos déchets, le citoyen peut agir en autonomie en mettant les déchets dangereux, bien enfermés, dans un coin de sa grange, même si ce n'est là qu'une solution provisoire.
Mais pour définitivement régler la question en transformant cette tragédie environnementale en un projet viable et durable, créateur de richesses, les citoyens doivent urgemment se regrouper, s'organiser et peser de tout leur poids pour amener l'état à prendre ses responsabilités, car on ne peut se complaire indéfiniment dans cette situation, d'autant plus que les solutions, les volontés, et les moyens existent.
L'état est responsable de la régulation de cette "filière" dont il pourrait, à travers des mesures incitatives dans un premier temps, et sur la base d'un cahier des charges strict, confier les missions à de jeunes entreprises et autres associations solidaires.
Pour financer le tout, l'état pourrait instaurer un système de contributions plus ou moins importantes, selon la nature, la dangerosité, et le coût de remise aux normes de chaque déchet rejeté.
Les acteurs économiques dont les activités sont génératrices de quantités de déchets sont moralement et matériellement responsables du devenir de leur nocivité. Il en va ainsi des hôpitaux et autres cliniques, des entreprises du bâtiment, des garages d'entretien automobile, des stations de lavage, des producteurs d'éléctroménager...etc qui, non seulement devraient participer à l'effort de recyclage mais aussi réfléchir, en amont, à une réduction des causes de pollutions.
Les trois chantiers autour desquels devraient converger tous les efforts sont:
La collecte: ordures ménagères, verre, plastique dur, carton et papier, métal, déchets dangereux, encombrants...
L'entreposage et le tri: créer des déchèteries sécurisées (aire d'incinération, centres d'enfouissement, hangars de stockage) au normes, encadrées par un personnel où seront triés et stockés divers produits.
La récupération et le recyclage: encourager la création de petites unités de récupération et de recyclage, aussi bien commerciales qu'associatives.
Bon à savoir:
- En France, pays qui a mis en place le tri sélectif depuis de nombreuses années, seules 50% des bouteilles en pet sont recyclées.
- 1 litre d'huile jeté dans un cours d'eau peut polluer un hectare de surface ( les huiles de friture sont collectées et offertes aux agriculteurs qui les mettent dans leurs tracteurs).
- Le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude, le savon noir, le papier journal sont autant de produits propres pour le nettoyage.
- Des solutions alternatives existent sur le net. Elles proposent des idées et des produits de substitution à ceux qui sont polluants.
Voir le site de la No Bottle:link
NB: Cet article ainsi que le précédent ont été écrits et programmés de longue date, et ne sont par conséquent, aucunement dictés par l'actualité. Mais force est de constater la justesse de nos écrits puisque les événements les corroborent.